Sur l'artiste

Louis Valtat est né à Dieppe le 8 août 1869 et est mort à Paris le 2 janvier 1952. Peintre et graveur français, il fait ses études au lycée Hoche de Versailles où vivent ses parents. En 1886, il demande son admission à l'Ecole des Beaux Arts et complète sa formation à l'Académie Julian où il se lie d'amitié avec Albert André et Pierre Bonnard. En 1890, il obtient le prix Jauvin d'Attainville ; il installe alors son atelier rue de La Glacière à Paris. En 1893, il participe pour la première fois au Salon des Artistes Indépendants. Ses tableaux ont un thème principal : la vie dans les rues avoisinantes comme "Sur le boulevard" que Félix Fénéon a bien noté. A la fin de 1894, il réalise un décor pour le théâtre de l'Oeuvre en collaboration avec Toulouse Lautrec et avec l'aide d'Albert André à la demande de Lugné Poë. Simultanément, ses gravures et ses peintures sont exposées au Salon des Cent. Souffrant de consomption pulmonaire, il se rend souvent à Banyuls pour se faire soigner. Il y rencontre George-Daniel de Monfreid, qui le présente à Aristide Maillol. En mars 1899, Paul Signac organise une exposition commune à la Galerie Durand Ruel où Louis Valtat présente vingt tableaux intitulés "Notations d'Agay, 1899". Depuis l'hiver 1897-8, il avait l'habitude de passer la saison hivernale à Agay, petit village de pêcheurs près de Saint Raphaël et, plus tard, à Anthéor, à quelques kilomètres de là. Il était accompagné de Suzanne qu'il épousa en 1900. La même année, grâce à la recommandation amicale de Renoir, Ambroise Vollard passe un accord avec Valtat, achetant la quasi-totalité de sa production pour les dix années suivantes. Lorsqu'il séjourne à Anthéor, Valtat traverse souvent l'Estérel, parfois à bicyclette, pour rendre visite à Auguste Renoir qui loue alors "la Maison de la Poste" à Cagnes. Lors d'une de ces visites en 1903, Renoir peint le "Portrait de Suzanne" tandis que Valtat réalise quelques croquis à l'encre de Renoir. Plus tard, il utilisera ces croquis pour la gravure sur bois. Paul Signac séjournait à Saint Tropez qui se trouve à 40 kilomètres d'Anthéor. Valtat avait échangé son tableau "Le Cap Roux" contre la voiture à essence de Paul Signac, La Bollée. Grâce à cette voiture, la distance entre les deux lieux était facilement parcourue dans la journée. Bien que vivant loin de Paris, Louis Valtat participe à l'exposition de Bruxelles "La Libre Esthétique" en 1900 où il présente Le jardin du Luxembourg et Le boulevard Saint Michel. Il est également présent en 1903 à la "Gebaüde der Secession" à Vienne, en 1906 au Kunst Salon Ersnt Arnold à Dresde, et à la Berline Secession à Berlin ainsi qu'à Budapest, Praha, et en 1908 à la Moskva Tretyakov Galerie à Moscou. Le collectionneur russe Ivan Morossov achète à Vollard plusieurs tableaux peints par Valtat. Ambroise Vollard envoie les tableaux de Valtat aux expositions qui se tiennent à Paris. En 1905, alors qu'un de ses tableaux est reproduit dans la revue "L'Illustration" à côté de ceux d'Henri Manguin, Henri Matisse, André Derain et Jean Puy, il est mêlé au scandale du "fauvisme" au Salon d'Automne. Au printemps et en été, Louis Valtat a l'habitude de se rendre au bord de la mer, notamment pour peindre. Il aime aller à Port en Bessin, à Arromanches et, plus tard, à Ouistreham en Normandie. Valtat et sa femme vivaient dans la maison de ses parents à Versailles lorsqu'ils n'étaient pas à Anthéor ou en Normandie. Cependant, en 1905, ils déménagent à la Butte Montmartre, respectivement rue Girardon et place Constantin Pecqueur. En 1914, Louis Valtat s'installe avenue de Wagram, à proximité de l'Arc de Triomphe et du Bois de Boulogne dont les lacs apparaissent très souvent dans ses œuvres. En 1914, Louis Valtat cesse de se rendre à Antheor. En 1924, après avoir été privé pendant dix ans du plaisir d'un jardin, il achète une maison à Choisel, un petit village de la vallée de Chevreuse. Il y passe la majeure partie de l'année. Son jardin, ainsi que les fleurs et les fruits qu'il cultive, deviennent son thème de prédilection pour ses tableaux. A Choisel, Valtat aimait recevoir ses amis, Georges d'Espagnat ou Maximilien Luce qui peignait l'église du village lors d'une visite. A cette époque, il avait reçu une reconnaissance officielle et fut fait chevalier de la Légion d'Honneur en 1927 ; lors de l'exposition sur le Fauvisme, qui eut lieu en 1951 au Musée National d'Art Moderne de Paris, six de ses tableaux furent présentés dont le n° 116, intitulé "Arbres". Depuis lors, cette peinture semble avoir pris un chemin étrange. Après l'exode de 1940 et les années d'occupation qui suivirent, Louis Valtat eut de sérieux problèmes aux yeux (glaucome) et quitta rarement son atelier situé avenue de Wagram, où il réalisa ses dernières toiles en 1948.
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